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Michel

Réponses de Michel aux questions que Monica lui a posées juste avant le départ de l'aventure Liège-Assisi

Il t'aura fallu attendre plus d'un an avant d'avoir les réponses aux questions posées la veille du départ de notre périple Liège-Assisi. Belle patience!

A titre personnel, j'attendais de ce voyage qu'il me permette de retrouver les sensations que la vie sédentaire et de bureau m'ont fait oublier. Le mot sensation dans sa connotation de «ressentir». Oui, ressentir à nouveau le naturel au jour le jour. L'agréable comme le désagréable, le chaud, le froid, la fraîcheur du matin, la douceur du soir.

Ressentir les éléments (les 4 et les autres)

L'eau qui apporte ce bonheur de te désaltérer quand la chaleur dépasse les 30° et t'accable, cette même eau qui, sous la douche, te fait revivre, te décrasse, te soulage, te décontracte. Mais aussi cette eau qui devient pluie, flotte, orage et qui te ralentit, te refroidit, te sape le moral, te perce les os et les godasses aussi.

Le vent, qui, sous la forme de bise matinale te réveille, apporte les odeurs du printemps, fait onduler les blés dans les champs, t'apporte un peu d'air quand la montée se fait rude. Mais aussi ce vent qui sent la pluie, qui noircit le ciel, qui fait plier les arbres et envoler les feuilles ainsi que la carte que tu as en main et ta casquette; et la poussière du chemin que tu reçois en plein dans les yeux.

Le soleil qui te chauffe doucement quand l'ombre est encore un peu fraîche, qui sèche tes vêtements mouillés de pluie ou de transpiration, qui apporte la luminosité aux beaux paysages, qui te fait devenir lézard ou chat, mais aussi qui te brûle atrocement, qui rend l'eau de ta gourde imbuvable, qui t'aveugle et devient insupportable, qui rend aussi le chemin épuisant, qui amène les coups de chaleur, les coups de soleil, les coups de fatigue.

Ressentir la faune et la flore

Les animaux rencontrés sont nombreux, le ronron d'un petit chat caressé près de la fontaine du village, les oiseaux du ciel (comme disait l'autre) qui nous chantaient le bonheur d'être sur terre, tous ces petits fifis, l'alouette, la mésange, le taratara vitchu, pardon le pinson, l'hirondelle et des tas d'autres qui nous ont accompagnés, précédés, encadrés, guidés, reposés et embellis le chemin.

Les gentilles vaches qui aiment à nous faire des grosses lèches, les fiers chevaux qui dédaignaient l'herbe que nous leur tendions, les chamois rencontrés au détour d'un bois, les marmottes qui sifflaient après Muriel!

Mais il y a aussi l'agressivité de ces chiens que nous devions repousser avec nos bâtons, ces saloperies de moustiques qui te harcèlent jour et nuit, ces tiques sournoises prêtes à te refiler des maladies pas très sympas, les araignées, les fourmis, les guêpes,...

Pour la flore, c'est pareil.

Quel bonheur toutes ces fleurs, toutes ces couleurs, toutes ces formes, toutes ces odeurs, comme celle du muguet ou sucré comme l'acacia ou le robinier, suave comme l'aubépine, le rouge éclatant du coquelicot, le bleu profond de la gentiane, le velouté de l'edelweiss, sans oublier le lilas mais aussi les fruits cueillis sur l'arbre, les cerises, les pommes, le raisin noir, blanc, muscat chasselas, les petites fraises des bois à se lécher les doigts. Mais la flore c'est aussi les orties qui vous brûlent les mollets, les épines qui vous lacèrent un genou, ces herbes qui vous refilent de l'urticaire, des cloches, des grattouilles, des chatouilles, et plus on se gratte plus on a envie de se gratter.

En en mot, ressentir tout cela, c'est respirer pleinement, vivre vraiment.

Cet éloge à la nature, c'est peut-être aussi se reprocher du ressenti de ce bon St François... but ce ce périple.

Bisou,
Michel

23.04.2011

Qu'est ce qu'un ami :

Une seule âme résidant dans deux corps, disait Aristote.

L'essence de l'amitié consiste en ce que plusieurs êtres ont une même âme (Cicéron).

On choisit cet ami avec qui on regarde ensemble dans la même direction (St Exupéry).

Un ami ne nous est pas imposé, il a naturellement une place spéciale dans notre vie, sa place à nos cotés devient comme une évidence. On ne peut expliquer les raisons de cet attachement.

Montaigne disait de la raison de son amitié avec La Boetie : "C'est parce que c'est lui et c'est parce que c'est moi."

Cher Michel, (excuse-moi Mumu, mais ton tour viendra bientôt).

Cher Michel, notre amitié vient de celle de ces deux–ci . Nos pères respectifs. Ça aurait pu ne pas être le cas. Ce n'est pas nécessaire que ça se prolonge dans les familles. Nous n'étions pas non plus les mieux placés pour que cette amitié se lie entre toi et moi. Ça aurait pu être toi et Jacques, ou toi et Marie-Christine... ou toi et personne...

Et la vie a voulu que ce soit, plus particulièrement, toi et moi. Elle remonte à nos virées dans les Fagnes pour soutenir tes marches solitaires de pionnier, à nos virées dans le carré de Liège pendant mes études, ou nos virées dans les boucles de Spa – 35 ans de vie sans compter nos moments de vacances pendant notre enfance où probablement cette amitié était déjà en train de se forger.

Notre amitié a survécu aux multiples compagnes et/ou épouses que nous avons eues chacun de notre côté. Ce qui n'est pas une mainte affaire car nous savons pertinemment bien que les histories de femmes amènent souvent des misères dans les couples d'amis. Chez nous, pas du tout, nous nous sommes bien compris dans ce domaine là aussi. Pas de compétitions, mais une même régularité dans le changement.

Un illustre philosophe dont je n'arrive pas à retrouver le nom disait de l'amitié :

"Un jour l'amour demande à l'amitié: " Pourquoi existes-tu" et l'amitié de lui répondre: "j'existe pour sécher les larmes que tu fais couler."

Domaine dans lequel nous excellons aussi.

Arrivons-en donc à nos épouses d'aujourd'hui et avec qui nous avons l'air de vouloir passer un bout de route un peu plus long (sagesse ou vieillesse) et à Mumu en particulier. La chance a voulu, Mumu, que tu me supportes et que donc l'amitié que je partageais avec Michel s'étende à un trio et aujourd'hui à quatre avec Momo

Cette amitié, comme nos pères, c'est enrichie d'un parrainage puisque vous êtes devenus le(s) parrain(s) de Jojo.

Cette amitié à quatre, un soir d'octobre c'est sûrement encore très largement renforcée, lorsque après nous avoir convoqué au coin du feu, vous nous annonciez:

"Nous ne savons faire qu'une chose: marcher. Vous avez deux amours: Madagascar et St François d'Assise. Alors, nous allons marcher pour votre école à Madagascar pendant plusieurs mois, de Liège à Assisi".

Quelle émotion ... aujourd'hui encore et peut–être plus encore au moment où la pratique prend le dessus sur les préparatifs.

Je peux vous dire qu'entre aujourd'hui et demain, tous les enfants et les adultes de Mahazina sont présents avec nous dans la fête et aussi dans la prière. Mais aussi des amis d'ici et d'ailleurs qui soutiennent l'association et qui dans ces jours de Pâques ont une pensée particulière pour nous tous qui sommes ici.

Cette amitié que vous nous témoignez, Mumu et Michel, a dépassé encore un stade : c'est celui du don, le don gratuit qui ne réclame rien en échange et qui n'est pas focalisé sur une personne, mais qui s'adresse à un groupe, à un ensemble.

Merci à vous deux, bonne route sur le via Francigena, tenez-nous au courant de vos aventures afin que nous puissions en informer tous ceux qui sont derrière vous et qui partagent à leur tour cette amitié.

Merci à vous tous ici présents, vous qui aidez dans l'organisation, vous qui avez répondu présents au repas de soutien et au(x) parrainage(s), pour votre soutien à cette amitié et à cette solidarité. Votre présence est le signe de la toile que Mumu et Michel ont pu tisser autour d'eux (Deux). Elle est belle et riche. Nous comptons sur vous pour soutenir la suite du projet.

JPierre

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